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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/515

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ÉLOGE DE L’HÔPITAL.


rations un empire éternel. L’autorité chancelante de François est sans force à son dernier moment ; ses ministres sentent échapper le pouvoir précaire dont ils ont abusé. Catherine, qui craint également Condé, les Guises et les états, s’adresse à l’Hôpital. Odieuse à tous, il est le seul de qui elle peut espérer d’entendre la vérité. Le langage de la justice lui eût été trop étranger ; l’Hôpital ne lui parle que de ses intérêts : il lui dit que l’amitié incertaine des Guises la défendrait mal contre l’indignation de la France entière ; qu’ils sauraient peut-être faire retomber sur elle seule toute la haine de l’exécution du prince de Condé, exécution qui serait regardée comme un assassinat que peut-être les états tenteraient de punir. Il ose lui promettre que le roi de Navarre consentira à lui laisser la régence comme le prix de la vie et de la liberté de son frère. Elle cède à ces avis ; et François II respirait encore, que déjà le salut du prince de Condé est assuré, la régence promise à Catherine, et les oncles du roi mourant dépouillés de l’autorité.

À l’instant de sa mort tout change à la cour. Le prince de Condé est déclaré innocent par le parlement. Il défie ses accusateurs en plein conseil ; et le duc de Guise, forcé d’abaisser son orgueil et de désavouer ses projets, pousse son audacieuse fausseté jusqu’à proposer au prince de lui servir de second contre ses ennemis.

La noblesse et le tiers état [1] se réunissent pour

  1. Le cardinal de Lorraine ne put même obtenir le faible hon-