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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/647

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REMARQUES
SUR LES
PENSÉES DE PASCAL [1].
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PASCAL. « Les meilleurs livres sont ceux que chaque lecteur croit qu’il aurait pu faire ; la nature, qui seule est bonne, est toute familière et commune.

« Je ne fais pas de doute que ces règles étant les véritables, ne doivent être simples, naïves, naturelles, comme elles le sont. Ce n’est pas barbara et baralipton qui forment le raisonnement. Il ne faut pas guinder l’esprit ; les manières tendues et pénibles le remplissent d’une sotte présomption par une élévation étrangère, et par une enflure vaine et ridicule, au lieu d’une nourriture solide et vigoureuse ; et l’une des raisons principales qui éloignent ceux qui entrent dans les connaissances du véritable chemin qu’ils doivent suivre, est l’imagination qu’on prend d’abord que les bonnes choses sont inaccessibles, en leur donnant le nom de grandes, hautes, élevées, sublimes. Cela perd tout. Je les voudrais nommer basses, communes, familières ; ces noms-là leur conviennent mieux ; je hais ces mots d’enflure. » (Page 133.)

CONDORCET. Voici un moyen de découvrir la

  1. Extraites de l’édition de ces Pensées, donnée en 1776, par Condorcet, à la grande satisfaction de Voltaire.