nageur, lui dit de se jeter avec lui dans la mer, de
le tenir par la jambe, et qu’il espère le sauver par
ce moyen. Après avoir longtemps nagé, les forces
du soldat s’épuisent. M. de Lordat s’en aperçoit,
l’encourage ; mais enfin le soldat lui déclare qu’ils
vont périr tous deux. — Et si tu étais seul ? — Peut-être
pourrais-je encore me sauver. Le chevalier de
Lordat lui lâche la jambe et tombe au fond de la
mer.
PASCAL. « Nous allons montrer que toutes les opinions
du peuple sont très-saines, que le peuple n’est pas si vain qu’on dit, et ainsi nous détruirons l’opinion qui détruisait celle du peuple. » (P. 375.)
CONDORCET. Pascal prouve, dans cet article, que
les préjugés du peuple sont fondés sur des raisons,
mais non pas que le peuple ait raison de les avoir
adoptés.
PASCAL. « Que l’homme est un être dégénéré, et qu’il a
besoin d’une religion. » (P. 391.)
CONDORCET. Pascal prouve très-bien que l’homme
est fort imparfait ; mais il ne prouve pas du tout que
ce mélange de grandeur et de faiblesse ne soit pas une
suite nécessaire, soit de la nature de l’homme, soit
de la manière dont nos institutions le modifient.
Cependant, avant de recourir à une cause surnaturelle,
il faut non-seulement avoir reconnu l’insuffisance
des causes naturelles que l’on connaît, mais