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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/671

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SUR LES PENSÉES DE PASCAL.


sonnements qu’on fait sur les passions, si on se bornait à ne compter que les plaisirs ou les peines des sens qu’elles font éprouver. Les différents sentiments de désir, de crainte, de ravissement, d’horreur, etc., qui naissent des passions, sont accompagnés de sensations physiques, agréables ou pénibles, délicieuses ou déchirantes. On rapporte ses sensations à la région de la poitrine ; et il paraît que le diaphragme en est l’organe. Le sentiment très-vif de plaisir et de douleur dont cette partie du corps est susceptible, dans les hommes passionnés, suffirait, peut-être pour expliquer ce que les passions offrent, en apparence, de plus inexplicable.


PASCAL. « Les belles actions cachées sont les plus estimables. Quand j’en vois quelques-unes dans l’histoire, elles me plaisent fort. Mais enfin elles n’ont pas été tout à fait cachées, puisqu’elles ont été sues ; ce peu, par où elles ont paru, en diminue le mérite ; car c’est là le plus beau de les avoir voulu cacher [1]. » (P. 331.)


CONDORCET. Voici une action dont la mémoire mérite d’être conservée, et à qui il ne me paraît pas possible qu’on puisse appliquer la réflexion de Pascal.

Le vaisseau que montait le chevalier de Lordat était prêt à couler à fond à la vue des côtes de France. Il ne savait pas nager ; un soldat, excellent

  1. Le plus beau serait de ne songer ni à les montrer, ni à le cacher.