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ÉLOGE DE M. D’ALEMBERT.


années qui suivirent cette résolution furent les plus heureuses de sa vie, il se plaisait à en répéter les détails : à son réveil, il pensait, disait-il, avec un sentiment de joie, au travail commencé la veille, et qui allait remplir la matinée ; dans les intervalles nécessaires de ses méditations, il songeait au plaisir vif que le soir il éprouverait au spectacle, où, pendant les entractes, il s’occupait du plaisir plus grand que lui promettait le travail du lendemain.

En 1741, il entra dans l’Académie des sciences ; il s’en était fait connaître par un mémoire où il relevait quelques fautes échappées au père Reinau, dont l'analyse démontrée était alors regardée en France comme un livre classique ; et c’était en l’étudiant pour s’instruire, que le jeune géomètre avait appris à le corriger.

Il s’était occupé ensuite d’examiner quel devait être le mouvement d’un corps qui passe d’un fluide dans un autre plus dense, et dont la direction n’est pas perpendiculaire à la surface qui les sépare. Lorsque cette direction est très-oblique, on voit le corps, au lieu de s’enfoncer dans le second fluide, se relever et former un ou plusieurs ricochets, phénomène qui avait amusé les enfants longtemps avant la découverte des premiers principes des sciences, et que cependant, jusqu’à M. D’Alembert, on n’avait pas encore bien expliqué.

Deux ans après son entrée à l’Académie, il publia son traité de Dynamique.

Dans la science du mouvement, il faut distinguer deux sortes de principes : les uns sont des vérités