Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/305

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sous une même main, afin que, devenant ainsi plus importants en eux-mêmes, le soin de les surveiller mérite d’occuper un homme éclairé, et puisse paraître à ses yeux un moyen de gloire ou un devoir digne de lui. C’est par cette même raison que je propose de joindre cette fonction à celles d’inspecteur des études, parce qu’autrement celles-ci seraient trop bornées. En effet, elles doivent se réduire à remplacer momentanément les maîtres absents ou malades, à veiller sur l’exécution des règlements donnés aux écoles, à voir si les salles destinées aux études ne menacent ni la vie ni la santé des élèves, à faire les arrangements nécessaires pour que les réparations de ces salles, les divers accidents qui peuvent survenir, n’interrompent pas le cours des études. En général, l’on remplit également mal et les fonctions qui exigent une assiduité trop fatigante, et celles qui ne s’exercent que de loin en loin. On néglige les premières ; et quant aux secondes, si on ne les néglige pas, on cherche à les étendre au-delà de leurs bornes, et on emploie à se donner de l’importance le temps et les soins qu’on ne peut employer à se rendre utile.


Nécessité d’établir des compagnies savantes.


Il est essentiel, enfin, pour le progrès des lumières, et même pour l’établissement d’un système bien combiné d’instruction, qu’il existe une société savante dans chaque première division d’un grand État ; par exemple, en France, dans chaque dépar-