Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/392

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Nature de l’instruction publique pour les professions mécaniques.


L’instruction que la puissance publique doit préparer pour les professions mécaniques ne consistera point à ouvrir des écoles où on les enseigne ; il n’est pas question d’apprendre à faire des bas ou des étoffes, à travailler le fer ou le bois, mais seulement de donner celles des connaissances utiles à ces professions qui ne peuvent faire partie de l’apprentissage.

On peut classer ces connaissances, ou suivant leur nature, ou relativement aux arts pour lesquels elles peuvent être nécessaires. Sous le premier point de vue, on trouvera le dessin, qui est indispensable et dans tous les arts employés par le luxe où l’on joint la décoration à l’utilité, et dans toutes les professions où l’on fabrique les instruments et les outils employés par les autres arts. Viennent ensuite les connaissances chimiques utiles à ceux qui préparent ou qui emploient les métaux, les cuirs ou le verre, qui impriment des couleurs ou appliquent des teintures. Les premiers principes de la mécanique, les connaissances communes de physique, les éléments de l’arithmétique commerciale, ceux du toisé, de l’évaluation des solides ; enfin, quelques parties de géométrie élémentaire qui ne sont point comprises dans l’instruction commune, telles que la théorie de la coupe des pierres, la perspective doivent entrer dans cette même instruction.