Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/403

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Instruction militaire.


L’instruction relative à l’art militaire a deux parties : l’une, plus générale, embrasse les connaissances nécessaires à tout officier qui peut être chargé d’un commandement, et par conséquent il est utile qu’elle s’étende à quiconque veut embrasser l’état de soldat. Pour le fils de l’homme à qui sa fortune permet de donner à ses enfants une éducation suivie, elle précéderait l’entrée au service, elle la suivrait pour les autres. Ces institutions, en permettant à un plus grand nombre de familles d’aspirer à une admission immédiate dans le grade d’officier, en rapprochant pour les autres le moment d’y prétendre, conserveraient une distinction nécessaire au progrès de l’art militaire, et empêcheraient que cette distinction n’altérât même dans le fait l’égalité des citoyens. Dans les villes de grande garnison, une instruction plus étendue serait ouverte aux officiers déjà formés ; et dans toutes, une instruction commune, offerte à tous les militaires a des jours réglés, servirait à leur rappeler ce qu’ils ont pu oublier, à leur donner des connaissances nouvelles qui pourraient leur être nécessaires.

L’artillerie et le génie exigent des établissements particuliers, des écoles destinées aux connaissances propres a ces professions.

Plus une nation fidèle à la raison et à la justice rejette toute idée de conquête, reconnaît l’inutilité de ces guerres suscitées par de fausses vues de com-