Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/404

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merce, proscrit cette politique turbulente qui sans cesse prépare ou entreprend la guerre, entraîne la nation qu’elle séduit à se ruiner et à s’affaiblir pour empêcher l’agrandissement de ses voisins, en compromet la sûreté actuelle pour en assurer la sûreté future, plus elle doit encourager l’étude théorique de l’art militaire, et surtout l’art de l’artillerie, celui de fortifier les places et de les défendre. Un homme préparé par une bonne théorie acquiert en une année d’exercice plus que dix années d’une pratique routinière n’auraient pu lui donner. Quand même une nation aurait perdu l’habitude de la guerre, des artilleurs habiles, des ingénieurs éclairés suffiront pour sa sûreté, donneront le temps à des officiers instruits par l’étude de former des soldats, de créer une armée.


Instruction pour la marine.


De même, pour la marine, un premier degré d’instruction donnerait les connaissances nécessaires à ceux que leur inclination, le défaut de goût pour le travail, ou le peu de fortune enverrait à la mer au sortir de l’enfance. Une autre instruction serait combinée dans les ports, dans la vue de perfectionner ces premières études ; elle se prêterait à l’irrégularité, à la brièveté de leurs séjours, de manière que partout ils la retrouvassent la même ; mais il faudrait réserver une instruction plus profonde à ceux qui la voudraient suivre, et a qui cette seconde instruction tiendrait lieu de quelques années de mer. Là on pourrait élever aux dépens du public les jeunes gens