Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/407

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tique et de la science du mouvement, les points les plus délicats et les plus difficiles du système du monde, les recherches les plus fines de l’art d’observer et de la mécanique pratique, les observations les plus étendues sur la nature des aliments, les effets du régime, les influences du climat, sont employés à construire, à faire mouvoir, a diriger un vaisseau, à conserver les hommes qui le montent ; et il serait difficile de citer une partie un peu étendue des arts mécaniques ou des sciences dont la connaissance ne fût pas utile dans la construction, dans la manœuvre, dans le gouvernement d’un vaisseau.


De l’instruction dans l’art de guérir.


L’art de guérir est un de ceux pour lesquels l’instruction doit être commune aux deux sexes. L’usage constant de toutes les nations semble même en avoir réservé aux femmes quelques fonctions. Partout elles exercent l’art des accouchements pour le peuple, c’est-à-dire pour la presque totalité des familles ; partout elles gardent les malades ; et, ce qui en est une suite, elles exercent la médecine pour les petits maux, et font les opérations les plus simples de la chirurgie. Dans les pays où les préjugés de la superstition et de la jalousie ne leur permettent pas de soigner les hommes, les mêmes opinions leur donnent exclusivement la profession d’accoucher et le soin de traiter les femmes. On prétend qu’il vaut mieux qu’une garde soit ignorante, parce qu’alors elle se borne à l’exécution machinale des ordonnances d’un