Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/413

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qu’une fois par semaine les professeurs fissent une leçon pour ceux qui ont cessé d’être élèves, qui, déjà employés ou prêts à l’être, n’ont besoin que d’être tenus au courant des méthodes et des observations nouvelles qui contribuent à la perfection de l’art.

Dans la capitale, cette instruction des hommes faits pourra être l’objet d’un établissement plus étendu.

On sent bien qu’il ne s’agit pas ici de former un corps de constructeurs : rien ne nuirait plus au progrès de cet art si vaste, si important ; rien ne contribuerait davantage à y perpétuer les routines, à y conserver des principes erronés. S’il faut une instruction publique pour cet art, c’est précisément afin qu’il n’y ait plus d’école, afin d’en détruire à jamais l’esprit.

Cette instruction, non seulement aura l’avantage d’offrir aux particuliers des artistes habiles pour la construction des édifices nécessaires à l’économie rurale, édifices où la salubrité, la sûreté, la conservation des produits sont presque partout si barbarement négligées ; pour l’exploitation et les travaux des mines, pour les usines, les bâtiments des manufactures, les canaux d’arrosage, les conduites d’eau, les machines hydrauliques, mais elle présentera aux administrateurs des hommes éclairés, étrangers à toute corporation, qu’ils pourront charger des édifices publics, des chemins, des ponts, des canaux de navigation, des arrosages en grand, des aqueducs, etc., etc. Tout homme qui aurait obtenu des