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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 8.djvu/112

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l’influence de la révolution

en personne les troupes de terre et de mer, tandis qu’on devrait lui confier seulement le choix des commandants, et lui défendre de commander en personne ; 3° le pouvoir exécutif qu’on attribue à lui seul sans être assisté d’aucun conseil : chose inouïe, dangereuse pour le bien public, et que n’ambitionnera jamais un président sage et judicieux, puisque, devant répondre de ses opérations, il courrait beaucoup de risques, si, dans les affaires difficiles et délicates, il était privé de la ressource d’un conseil, dont l’opinion, devenue son garant, servirait à justifier sa conduite ; 4° la faculté de le continuer tant qu’on voudrait : ce qui serait d’un fort mauvais exemple, fût-il question du plus grand homme que la nature puisse produire. Il vaudrait mieux renoncer à l’avantage d’avoir un tel prodige à la tête de la confédération, que d’accoutumer le peuple à voir toujours dans cette place le même individu. Un pas de plus, bientôt on aurait un roi de Pologne, avec le danger terrible de le voir se changer un jour en un stathouder héréditaire.

Art. III, § 2. Le moyen qu’on propose pour décider les différends entre deux ou plusieurs États, est capable de faire naître une cabale systématique, très-funeste par ses effets, tandis que la méthode qui existe déjà dans l’acte de la confédération est la meilleure possible. (Voyez les notes de la deuxième partie des Recherches sur les États-Unis, page 255.) Quant au droit de juger les causes entre les citoyens de différents États, de même qu’entre un citoyen de l’Union et un étranger, il faut le laisser