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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 8.djvu/64

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l’influence de la révolution

exécution. L’Europe n’a pas été mieux instruite sur ce point que sur les autres. L’exposition fidèle des faits sera la manière la plus simple et la plus sûre de réfuter les faussetés qu’on a répandues.

Lorsque la paix a été conclue, il y avait à New-York environ quatre mille esclaves, dont le plus grand nombre appartenait aux habitants de Virginie. Avant que cette place fût évacuée par les troupes anglaises, les esclaves devaient être rendus conformément au traité de paix. La demande en ayant été faite au chevalier Carleton, commandant en chef, il répondit qu’il n’ignorait pas les conditions du traité, mais qu’il leur avait promis la liberté, et qu’il ne voulait pas manquer à sa parole. Il les emmena, et laissa au gouvernement de la Grande-Bretagne le soin d’en rembourser la valeur. C’est une réflexion douloureuse, que le premier tort de la Grande-Bretagne, relativement à l’inobservation du traité, ait sa source dans une action qui fait honneur à son commandant.

En temps de guerre, les fonctions des tribunaux furent suspendues dans plusieurs États d’Amérique, et tous défendirent, par une loi expresse, aux créanciers anglais, de diriger aucune poursuite contre leurs débiteurs. Un article du traité porte que toutes les défenses légales, relatives aux créanciers anglais, seront levées. L’assemblée générale de Virginie, au refus du général Carleton, les laissa subsister. Le congrès s’en plaignit, et l’assemblée fit alors la loi mentionnée dans le chapitre V, au moyen de laquelle les créanciers anglais pourraient répéter ce qui leur