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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 8.djvu/63

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d’amérique sur l’europe.

Maintenant, il faut excepter au moins la Virginie, puisque dans cet État la religion est distincte des devoirs et des droits de citoyen. Il est à désirer qu’on puisse bientôt comprendre dans la même exception toutes les républiques américaines.

La loi concernant le partage des successions vient aussi d’y être reçue. La partialité n’existe plus en faveur de la primogéniture ni en faveur du sexe. On sait qu’on a fait d’autres règlements utiles, dont les détails particuliers ne sont pas encore arrivés. Les mêmes réformes s’opèrent dans tous les autres États, plus ou moins, selon les circonstances ; et si l’Europe était informée exactement de ce qui s’y passe, elle verrait partout des améliorations progressives, et se persuaderait que les funestes prophéties des prétendus législateurs n’ont pas d’autre fondement que la manie de déclamer, à quelque prix que ce soit.

On a reçu dernièrement la consolante nouvelle que l’assemblée générale de la Caroline méridionale avait défendu l’entiée des esclaves durant l’espace de trois ans. Il paraît que les amis de la liberté universelle n’ont pas cru devoir insister sur une prohibition perpétuelle, dans la crainte de beurter d’une manière trop violente l’opinion contraire ; mais on espère que cette prohibition aura lieu avant l’expiration de la présente loi, et vraisemblablement la Caroline septentrionale et la Géorgie, les seuls États où l’introduction des esclaves soit toujours permise, ne tarderont pas aussi à faire de même.

Le traité de paix entre les États-Unis et la Grande-Bretagne n’a encore reçu d’aucun côté son entière