Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/501

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RÉPONSE
À L’ADRESSE AUX PROVINCES,
OU
RÉFLEXIONS SUR LES ÉCRITS
PUBLIÉS CONTRE L’ASSEMBLÉE NATIONALE.

Il doit être permis à un auteur anonyme de parler de lui-même ; on peut difficilement l’accuser de vanité, ou d’une fausse modestie.

Depuis environ trente ans, j’ai rarement passé un seul jour sans réfléchir sur les sciences politiques. Je pouvais donc prétendre, comme un autre, au droit de juger les opérations de l’assemblée nationale. J’aurais pu examiner ses décrets, combattre les principes qui en ont dicté quelques-uns, avec le respect que leur doit tout citoyen ; c’est-à-dire, en exposant avec liberté les motifs raisonnés de ma censure. Mais j’ai gardé le silence ; j’ai pensé qu’il fallait jeter un voile respectueux sur les erreurs d’une assemblée à qui la France devra l’honneur d’avoir