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ciens, et dont l’ignorance a précipité la ruine de leur liberté, a été enfin trouvé de nos jours dans le nouveau monde. C’est l’établissement fait par la constitution même d’assemblées chargées de revoir, de perfectionner, de réformer cette constitution, soit à des époques déterminées encore par elle, soit au moment marqué par la volonté nationale recueillie et exprimée sous une forme prescrite par la loi. C’est à ces assemblées que l’on donne le nom de conventions.

Si l’on pouvoit se répondre que la constitution établie fût conforme au vœu général du peuple, qu’elle n’eût pour adversaires qu’un petit nombre d’hommes, les uns au-dessous, les autres au-dessus des lumières communes ; si on étoit sûr qu’elle ne renfermât que ces défauts qui ne peuvent devenir sensibles qu’au bout d’un long-tems ; alors sans doute il suffiroit que la loi constitutionnelle établît une convention réformatrice à une époque marquée ; et pourvu qu’elle ne fût pas assez éloignée pour excéder le tems où plus de la moitié des citoyens qui ont adopté la constitution première ont été remplacés par des citoyens nouveaux, on ne pourroit se plaindre ni que la li-