où il y en a, & de le payer ce qu’on veut, prête à devenir l’opinion générale.
Cela prouve ſans doute, qu’il eſt facile de ſéduire & d’égarer le peuple. Mais croyez-vous qu’il ſoit impoſſible de lui faire ſentir que des ſcélérats ont abuſé de ſa facilité pour le rendre criminel : que c’eſt un mauvais moyen, pour procurer du pain au peuple, que de jetter les farines à la riviere : que le cultivateur qui a fait venir le bled à force de travaux & de ſueurs, le marchand qui l’a payé de ſon argent, doit avoir la libre diſpoſition de ſon bled, come l’home du peuple a la libre diſpoſition de ſes habits, de ſes meubles : que toute taxe, d’une denrée qui n’eſt pas l’objet d’un privilege excluſif, eſt un véritable vol : que le Gouvernement enfin n’a point le droit de gêner, entre les concitoyens d’un même état, la liberté d’acheter & de vendre une denrée néceſſaire. Lorſque ces réflexions très-ſimples ſur l’injuſtice des loix prohibitives, & la fermeté du Gouvernement à maintenir cette liberté, come juſte & come utile, auront diſpoſé