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Page:Condorcet - Lettre de Condorcet à la Convention nationale.djvu/2

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Quand la convention nationale n’eſt pas libre, ſes loix n’obligent plus les citoyens. Je répondrai à mes accuſateurs, quand le miniſtre qui a diſpoſé d’une partie de l’armée de la nation, pour en aſſiéger les repréſentans, quand le maire de Paris qui a renoncé à une autorité légitime pour recevoir d’une poigné de factieux, celle d’attenter à la ſouveraineté du peuple, quand le commandant-général dont les bayonnettes & les canons vous ont dicté un décret injuſte, quand ces lâches triumvirs auront ſatisfait à la nation outragée. Les hommes qui m’ont accusé ont été forcés d’avouer qu’ils n’avoient pu le faire qu’en violant à la fois & le ſecret des lettres & la liberté de la preſſe & chacun des actes dictés par les triumvirs à votre comité de ſûreté générale, eſt une inſulte à cette même déclaration des droits que vous préſentez aujourd’hui au peuple Français.