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Page:Condorcet - Lettre de Condorcet à la Convention nationale.djvu/3

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Je ne m’a baiſſetai point à faire l’apologie, ni de mes principes ni de ma conduite, je n’en ai beſoin ni pour la France pour l’Europe.

Mais je demanderai pourquoi tous ceux qui, en 1791, qui ont voulu l’abolition de la royauté, & qui n’ont pas ſouillé par de honteuſes rétractations,[1] l’honneur d’avoir combattu pour une ſi belle cauſe, ſont aujourd’hui preſque excluſivement voués à la perſécution. Je demanderai pourquoi l’on écarte avec tant de ſoin, ceux dont les lumières & l’imperturbable républicaniſme oppoſeroient une plus forte résiſtance au rétabliſſement de la royauté. Ne veut-on nous renfermer dans les priſons, ne s’occupe-t-on à les préparer avec tout l’art des embaſtilleurs, que pour nous condamner au ſupplice d’entendre proclamer un roi ?

  1. Comme Robeſpierre & Vadier.