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IV
épitre

Blancs. Je ne parle ici que de ceux d’Europe, car pour les Blancs des Colonies, je ne vous fais pas l’injure de les comparer avec vous, je ſais combien de fois votre fidélité, votre probité, votre courage ont fait rougir vos maîtres. Si on alloit chercher un homme dans les Isles de l’Amérique, ce ne ſeroit point parmi les gens de chair blanche qu’on le trouveroit.

Votre ſuffrage ne procure point de places dans les colonies, votre protection ne fait point obtenir de penſions, vous n’avez pas de quoi ſoudoyer les avocats ; il n’eſt donc pas étonnant que vos maîtres trouvent plus de gens qui ſe déſhonorent en défendant leur cauſe, que vous n’en avez trouvés qui ſe ſoient honorés en défendant la vôtre. Il y a même des pays où ceux qui voudroient écrire en votre faveur n’en