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V
dédicatoire

auroient point la liberté. Tous ceux qui ſe ſont enrichis dans les Isles aux dépens de vos travaux & de vos ſouffrances, ont, à leur retour, le droit de vous inſulter dans des libelles calomnieux ; mais il n’eſt point permis de leur répondre. Telle eſt l’idée que vos maîtres ont de la bonté de leur droit ; telle eſt la conſcience qu’ils ont de leur humanité à votre égard. Mais cette injuſtice n’a été pour moi qu’une raiſon de plus pour prendre, dans un pays libre, la défenſe de la liberté des hommes. Je ſais que vous ne connoîtrez jamais cet Ouvrage, & que la douceur d’être béni par vous me ſera toujours refuſée. Mais j’aurai ſatiſfait mon cœur déchiré par le ſpectacle de vos maux, ſoulevé par l’inſolence abſurde des ſophiſmes de vos tyrans. Je n’emploierai point l’éloquence, mais la