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Page:Condorcet - Sur le choix des ministres.pdf/8

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exigées 1o. Le Monarque conſerve la faculté de renvoyer ſes Miniſtres, & ſon choix eſt ſuffiſamment étendu pour qu’il ne puiſſe être réduit à l’impoſſibilité d’en trouver qui lui conviennent, s’il n’a pas réellement formé de projets contre la liberté.

En effet le nombre de ſujets qu’il peut nommer fera, dans le cas le plus défavorable, au moins les deux tiers du nombre de ceux qui ont été déſignés, c’eſt-à-dire, de ſoixante au moins, pendant la première Légiſlature ; de cent-vingt au moins lorſqu’il ſeroit complet.

Au reſte, rien n’empêche de porter ce nombre plus haut, pourvu qu’on s’arrête au point où la qualité d’éligible s’aviliroit & où la difficulté de connoître les ſujets inſcrits ſur la liſte, rendroit l’excluſion illuſoire.

2o. Puiſque le Monarque ne peut choiſir que parmi ceux qui ont été déſignés par les Repréſentans de la Nation, elle n’a pas à craindre qu’ils ſoient pris dans le parti de ſes ennemis.

3o. L’excluſion prononcée par la Légiſlature, à chaque changement de Miniſtres, ſuffit pour raſſurer contre ceux qui, afin de le devenir, auroient changé de principes ; & celle qui eſt prononcée au commencement de chaque Légiſlature eſt une