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ensuite toutes les propositions en quatre classes qui les renferment toutes, apprend à reconnoître, parmi toutes les combinaisons possibles de propositions de ces quatre classes prises trois à trois, celles qui répondent à des syllogismes concluans, et qui y répondent nécessairement. Par ce moyen, l’on peut juger de la justesse ou du vice d’un argument, en sachant seulement à quelle combinaison il appartient ; et l’art de raisonner juste est soumis, en quelque sorte, à des règles techniques.

Cette idée ingénieuse est restée inutile jusqu’ici ; mais peut-être doit-elle un jour devenir le premier pas vers un perfectionnement, que l’art de raisonner et de discuter semble encore attendre.

Chaque vertu, suivant Aristote, est placée entre deux vices, dont l’un en est le défaut, et l’autre l’excès : elle n’est, en quelque sorte, qu’un de nos penchans naturels, auquel la raison nous défend, et de trop résister, et de trop obéir.

Ce principe général a pu s’offrir à lui