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qu’il a cessé de les menacer d’un prétendant à leur couronne.

En Suède, en Danemark, l’établissement du luthéranisme ne fut, aux yeux des rois, qu’une précaution nécessaire pour assurer l’expulsion du tyran catholique, qu’ils remplaçoient ; et nous voyons déjà, dans la monarchie prussienne, fondée par un prince philosophe, son successeur ne pouvoir cacher un penchant secret pour cette religion si chère aux rois.

L’intolérance religieuse étoit commune à toutes les sectes, qui l’inspiroient à tous les gouvernemens. Les papistes persécutoient toutes les communions réformées ; et celles-ci, s’anathématisant entre elles, se réunissoient contre les anti-trinitaires, qui, plus conséquens, avoient soumis également tous les dogmes à l’examen, sinon de la raison, au moins d’une critique raisonnée, et n’avoient pas cru devoir se soustraire à quelques absurdités, pour en conserver d’aussi révoltantes.

Cette intolérance servit la cause du