Page:Conférences inédites de l'Académie royale de peinture et de sculpture.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

consiste dans la justesse de l’œil et la liberté de la main, dans la précision des mesures et la correction des contours fondées réciproquement sur la connaissance de la géométrie, de la perspective et de l’anatomie ; la seconde que j’appellerai spirituelle et qui donne la vie à la première, consiste dans le bon goût, l’élégance, la grâce et les passions de l’âme en tant qu’elle a rapport au dessin. »

L’auteur montre très justement la nécessité d’acquérir de bonne heure une grande facilité de main et une connaissance sérieuse du métier. Puis il passe à la partie « spirituelle », dans laquelle il ne voit pas autre chose que « le bon goût, l’élégance, les grâces et l’expression des passions ». Il convient de retenir la définition du bon goût qui montre comment les artistes comprenaient encore l’étude de la nature. « Le bon goût dans le dessin, comme en toute autre chose, n’est pas facile à définir, quoiqu’il se fasse aisément apercevoir à ceux qui n’en sont pas entièrement dépourvus. C’est en général un discernement fin et délicat qui fait sentir à la vue des objets ce qu’ils ont de plus beau, de plus piquant, de plus convenable à imiter, et qui saisit, pour ainsi dire, en volant, les tours les plus heureux ou les grâces passagères que la nature toute simple présente quelquefois, mais mêlés avec des défauts que ce même bon goût fait éviter. Le bon goût du dessin consiste pre-