Page:Conférences inédites de l'Académie royale de peinture et de sculpture.djvu/116

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mièrement dans le choix des plus belles proportions, et sur cela on trouve de grands secours dans les sculptures antiques qui ont formé le goût des plus grands dessinateurs. Peut-on faire mieux que de puiser, dans cette source de beautés consacrées par l’approbation de tant de siècles, le choix délicat des proportions les plus élégantes, selon la convenance des sujets représentés ? Un dieu, un héros, un homme ordinaire y sont désignés par des caractères propres et distinctifs, par des proportions plus robustes ou plus délicates. C’est de ces chefs-d’œuvres qu’il faut apprendre à bien choisir la nature dans son infinie variété, à la consulter sans cesse pour varier comme elle, ainsi qu’à donner à chaque objet noble ou rustique tout l’agrément dont il est susceptible dans son genre. Il faut étudier aussi d’après l’antique non seulement la précision, mais encore l’élégance des contours que l’on peut dire être au dessin ce que les tours heureux sont aux pensées. Le bon et le mauvais écrivain ont souvent le même fond d’idées ; c’est le tour qui les distingue. »

Nous donnons dans son entier la conférence sur le coloris, qui marque bien l’état de la question près d’un siècle après la discussion des Champaigne et de Blanchard.