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une convenance générale de la manière de les enseigner.

Prononcé par M. de Champaigne neveu ce jourd’huy premier jour de mars 1670[1].

H. Testelin.


Lu le 6 septembre 1681.


Nous donnons ici une sorte de compte rendu de la séance du 1er mars 1670, fait par Guillet de Saint-Georges, mais évidemment sur les indications d’un académicien qui y assista, et sans doute de Le Brun, dont il ne manque jamais de faire l’éloge (Guillet n’entra à l’Académie que le 31 janvier 1682).

Après avoir analysé assez exactement le discours de Champaigne le Neveu, et surtout après s’être ingénié à expliquer ce que c’est que la charge en la rapprochant de l’hyperbole dans le langage, il ajoute : « Là-dessus un particulier demanda s’il n’y avait pas quelques occasions où l’on fût obligé de charger les parties d’un ouvrage. L’Académie prononça que cela se devait pratiquer dans les sujets qu’il faut placer à une distance considérable du spectateur ; car la figure d’un Apollon qui est toujours prise sur un beau naturel et sur des proportions délicates et parfaites, doit ordinairement être traitée avec des contours tendres et légers ; mais si elle était destinée à être vue de loin, il faudrait nécessairement lui donner des contours chargés et des parties ombrées pour les rendre sensibles à la vue. Il y a encore des temps où le peintre ne se peut empêcher de charger, et là-dessus l’Académie se souvint des remarques que M. Le Brun avait faites et dont il l’avait souvent entre-

  1. On avait d’abord écrit : le dernier jour de février.