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CONFÉRENCE PAR M. DE CHAMPAIGNE LE NEVEU
SUR LA SAISON DE L’ÉTÉ DU POUSSIN, SOUS LE VOILE DE L’HISTOIRE DE RUTH SUPPLIANT BOOZ DE POUVOIR GLANER DANS SON CHAMP

2 mai 1671[1]

L’Été, de Nicolas Poussin[w 1]

 Je propose pour le sujet de notre entretien, Messieurs, un des derniers tableaux que M. Poussin a faits, lequel fait voir qu’un homme savant comme il était, étant bien fondé dans les règles de notre profession, les forces du corps l’abandonnent plus tôt que la science qu’il s’était acquise par une profonde étude, n’y ayant pas de doutes qu’un édifice qui a de très bons fondements ne peut pas se renverser entièrement aux premières secousses qui lui arrivent, ce qui est inévitable à ceux qui ne sont pas fondés.

Quoique M. Poussin fût déjà accablé, lorsqu’il a fait cet ouvrage, par ses incommodités particulières, outre celles qui sont communes à tous les hommes

  1. Relu le samedi 2 octobre 1683 (Note du manuscrit). — Les procès-verbaux nous apprennent qu’au xviie siècle ce discours fut relu le 1er  décembre 1696.
  1. Note Wikisource : cette reproduction ne figure pas dans l’édition ici transcrite. Voir aussi la notice de ce tableau dans la base Collections du musée du Louvre.