Page:Conférences inédites de l'Académie royale de peinture et de sculpture.djvu/181

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qui atteignent un âge avancé, nonobstant tous ces préludes de la ruine de son corps, son esprit, par la solide science qu’il s’était acquise, fait voir dans ce tableau une vigueur solide et très agréable dans le tout ensemble de cet ouvrage.

Ce tableau représente une des quatre saisons de l’année qui est celle de l’été, comme il se voit très clairement. Il a choisi pour orner ce sujet l’histoire de Ruth, laquelle il a faite sur le devant, à genoux, parlant à Booz qui lui accorde de glaner dans son champ, et commande en même temps qu’on ne l’empêche pas de glaner partout à la suite de ses moissonneurs. Cette femme est dans une action si humble et si suppliante (ce qui est très conforme à l’histoire) qu’il n’y a pas lieu de s’étonner que Booz lui accorda au-delà de ses prétentions. Ce moment est si bien représenté qu’il fait concevoir vivement l’histoire, et il semble que ces deux figures parlent. La figure debout, qui est derrière la femme, un peu éloignée, est le jeune homme qui était constitué sur les moissonneurs, lequel, après avoir rendu compte à son maître qui était cette femme Moabite, fait une action humble en signe d’obéissance au commandement que Booz lui fait de la laisser glaner partout, ordonnant qu’on laisse tomber des épis exprès pour lui en laisser amasser davantage.

Se peut-il voir une moisson mieux traitée que