Aller au contenu

Page:Conférences inédites de l'Académie royale de peinture et de sculpture.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dont nous avons parlé, la ferment en passant (le larinx et l’épiglotte) ; mais il y a un valet derrière cette porte qui la repousse et l’ouvre à demi, afin que l’air puisse entrer et sortir facilement (le muscle qui fait mouvoir l’épiglotte). Quatorze valets sont employés pour nettoyer ce grand chemin et pour pousser et porter les immondices par la grande porte du château (quatorze muscles servent pour cracher).

Le maître d’hôtel, poussé d’un téméraire appétit de convoitise, prend tout, s’attribue tout (le foie) ; mais c’est avec juste raison d’autant qu’il est obligé de nourrir à ses dépens tout le grand nombre de peuples qui habitent au dedans et au dehors de ce puissant château. Sa charge est noble, sa dignité très grande (qualité du foie), son tempérament est chaud et humide, plaisant et gracieux (son tempérament). Platon l’appelle le siège de l’amour et de la concupiscence, et lui donne puissance de deviner. D’un côté il reçoit toutes les viandes cuites, les goûte, les assaisonne, et les rend beaucoup meilleures qu’elles n’étaient auparavant.

Étant ainsi bien préparées dans ses offices, il les envoie par ses officiers dans deux grandes places dont l’une s’appelle la place de la porte (veine porte), à cause qu’elle est près de la porte du quartier des offices, l’autre s’appelle la place cave (veine cave), d’autant qu’elle est fort profonde. Toutes les