Page:Conférences inédites de l'Académie royale de peinture et de sculpture.djvu/227

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pénible charge, cependant il ne peut souffrir l’incommodité du vent de ce grand soufflet ; c’est pourquoi il a un serviteur ou officier fidèle (le poumon) toujours auprès de lui (c’est l’économe de sa maison), qui arrête la violence de ce grand vent en le retenant dans des lieux réservés (le poumon spongieux retient l’air pour le tempérer par une chaleur modérée), avec lequel vent il va fraîchir son maître d’un air plus doux, puis il l’essuie de sa sueur causée par son grand travail (le poumon purge le cœur de ses excréments fulgineux). C’est pourquoi son maître l’entretient de ce dont il a besoin, et même le défraye de sa nourriture, car il est le seul qui mange à la table du premier ministre ; aussi il lui donne bonne pension. Platon dit qu’il a été créé pour éventer le premier ministre lorsqu’il est enflammé de colère. Ce fidèle serviteur a plusieurs charges : car c’est lui qui attire et repousse l’air humide par la grande porte, et qui porte la parole au bibiothécaire qui reçoit les esprits (l’organe de la respiration et de la voix, et la boutique de l’esprit).

Dans le quartier de ce fidèle économe, il y a un grand chemin assez âpre, rude et raboteux, que Lactance nomme « fistula spiritualis » (la tranchée artère). D’autant que les esprits passent par cette rue, au bout de laquelle il y a une porte faite avec une grande industrie, elle est toujours à demi ouverte, si ce n’est quand les porteurs de victuailles,