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sance et se développa dans les conférences de l’Académie Royale, enfin que Diderot a été une sorte de malfaiteur, coupable d’avoir corrompu la saine critique académique.

À vrai dire, les conférences que M. Jouin, en 1883, avait tirées de Félibien, de Testelin, de Guillet de Saint-Georges, pour les réimprimer, semblaient donner tort aux défenseurs de l’Académie Royale. La comparaison des Salons de Diderot avec les Conférences nuisait plutôt à ces dernières, et M. Jouin le sentait si bien qu’il voulait faire de Diderot le continuateur des peintres critiques : « Qu’on relise les discours de Nicolas Loir ou de Michel Anguier, écrivait-il, leur méthode ne diffère pas de celle que suivra Diderot[1]. » À quoi M. Brunetière répondait : « Diderot a jeté la critique d’art dans une voie fausse, tandis que, cent ans avant lui, les conférences de l’Académie Royale l’avaient dirigée dans la bonne, dans la vraie, dans la seule[2]. » Et M. Jouin était formellement accusé de n’avoir publié que ce qu’il y a de moins bon dans les

  1. M. Jouin, Conférences de l’Académie, p. LXVI.
  2. Revue des Deux Mondes, 1er juillet 1883.