Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/22

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Voilà les premières bases qu’il m’importait d’établir en ce moment, afin de bien vous démontrer la marche progressive et ascendante qu’a pris le livre dans sa forme, et conjointement dans ses différents genres d’enveloppes conservatrices ; car, si à proprement parler, il n’y avait pas à l’origine de reliures réelles, il y avait une idée, la même qui existe aujourd’hui, c’est-à-dire le besoin et la nécessité de réunir, pour les rendre longtemps utiles, les œuvres des savants ; seulement, cette idée a été rendue différemment selon les exigences des situations dans lesquelles on s’est trouvé. Maintenant, comme à juste raison notre métier a conservé jusqu’ici la même dénomination, reflet des mêmes besoins que celle donnée à l’origine par les anciens, nous devons bien admettre que, matériellement parlant, les époques qui ont vu les livres sur des écorces d’arbres, sur des feuilles de palmiers, les papyrus de toutes sortes aussi bien que les livres pliants, ont produit des relieurs proprement dits, c’est-à-dire des artisans destinés à conserver et à transmettre aux siècles à venir, toutes les productions de l’esprit et de l’intelligence.



II. — La Reliure au Moyen Age.

À notre dernière réunion, nous avons examiné les différents moyens employés à la conservation du livre dans les temps primitifs ; nous allons maintenant nous occuper de la période dite du Moyen âge, c’est-à-dire de cette époque de transition qui prépara peu à peu celle de la Renaissance.

Nous passerons forcément par dessus l’espace qui s’écoula depuis les temps primitifs que nous avons étudiés à notre dernière conférence, jusqu’au