Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/38

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III. — La Reliure à la fin du Moyen Age et au commencement de la Renaissance.

Nous reprenons aujourd’hui ce qui reste à étudier des reliures moyen-âge, dont nous nous sommes occupé à notre dernière réunion, et nous allons nous familiariser avec les premiers artisans, dont il nous a été possible de retrouver les noms certains.

Il y a eu peu de maîtres qui, à l’origine, ont pu se faire connaître ; ils sont de deux sortes : les moines des couvents et les artisans libres. Il était interdit aux premiers, régis par la règle de leur communauté, de se mettre en évidence sans l’autorisation de leur supérieur; quant aux seconds, il était très hardi de leur part de tenter la fortune, alors qu’ils ne possédaient aucune corporation pour les soutenir, et que la plupart du temps, ils avaient appris leur métier dans les ateliers des libraires ou des imprimeurs, contre lesquels ils se mettaient en concurrence directe.

Pendant longtemps, près de deux siècles, c’est-à-dire de 1491 à 1686, époque qui vit l’institution des premiers règlements pour la corporation des relieurs-doreurs de livres, les relieurs faisaient partie du corps de la librairie ; et si dans les tout premiers temps, ils furent obligés, par un arrêt de la Cour des Comptes de 1491, de jurer qu’ils ne savaient ni lire ni écrire, par une déclaration de Louis XII datée du 9 avril 1513, il en fut choisi deux, non seulement sachant lire et écrire, mais encore connaissant à fond les langues grecque et