Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/39

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latine, qui, réunis à vingt-quatre libraires, à deux enlumineurs et à deux écrivains jurés, furent reconnus suppôts et officiers de l’Université. Ils étaient par cela même exempts d’impôts, de tailles et de tous droits. Ces privilèges attachés à l’Université leur furent confirmés par François Ier, par Henri II, par Charles IX, par Henri III, par Louis XIII et par Louis XIV ; ce qui vous montre que la reliure, dès le commencement du xve siècle, fut considérée comme un métier plus relevé que les autres, et dont la pratique nécessitait des artisans plus instruits.

Parmi les reliures sorties des officines des couvents, des monastères ou des abbayes, il faut en premier lieu enregistrer la mention manuscrite de Henri Crémer qui se trouve sur un exemplaire de la Bible, dite Mazarine, deux volumes in-folio, imprimés par Gutemberg et Pust, à Mayence, et exposés dans la salle Mazarine de la Bibliothèque Nationale [1]. On lit sur la garde, à la fin de chaque volume cette inscription qui vient à l’appui de ce que j’ai dit précédemment dans ma première conférence : Iste liber illuminatus ligatus et completus est p. Henricum Cremer, vicarium ecclesiœ collegat Sancli Stephani Maguntint, sub nnno Domini milleximo quadringcntesimo quinquageaimo se.rto, fesla Assumptionis gloriosœ Virginis Mariœ. Deo gratias, Alleluia. C’està-dire : Ce livre est enluminé, lié et terminé par Henri Crémer, vicaire de l’Église collégiale de Saint-Etienne de Mayence, en l’année du Seigneur mil quatre cent cinquante-six, fête de l’Assomption de la glorieuse Vierge Marie. Grâces à Dieu, Alleluia.

  1. N° 41 et 42 (XXIX)