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Page:Congres celtique international.djvu/40

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18 CONGRÈS CELTIQUE INTERNATIONAL.

époques antérieures à l’ère chrétienne. C’est à l’aide de la langue seulement qu’il est possible, suivant lui, d’étudier l’état ancien des deux pays et d’en faire la géographie avec quelques garanties d’exactitude. Les exemples nombreux qu’il cite ont pour but de prouver que la langue celtique est une des plus anciennes et des plus répandues ; qu’elle a laissé des traces de son passage sur tous les points du globe, même en Asie. Elle aurait, suivant M. LeDoze, de nombreuses analogies avec l’hébreu, avec le sanscrit, et M. Le Brigant, de Pontrieux, l’ancien ami de Latour-d’Auvergne, affirmait d’après l’examen d’un dictionnaire de l’île d’Otaïti, que la langue dont se servaient ces insulaires avait une grande similitude avec la langue bretonne. A l’appui de cette opinion, il cite un grand nombre de noms de lieux ou de personnes ayant une origine celtique ou paraissant dériver de cette dernière langue.

M. de La Villemarqué croit discutables certaines propositions émises par son compatriote, et la question de savoir si le latin tire son origine du breton ou celui-ci du latin est encore à résoudre. Les étymologies indiquées par M. Le Doze devraient être appuyées sur des preuves scientifiques trouvées dans d’autres livres. Suivant lui, on accorde aux Bretons des richesses qui ne leur sont pas acquises, et, pour citer un seul exemple, il fait remarquer qu’en adoptant le système de M. Le Doze, tous les jours de la semaine dériveraient de la langue bretonne, tandis que ce sont bien des noms latins. Mais si le latin avait emprunté ces mots au breton, il faudrait le prouver, non par des arguments puisés dans l’imagination, mais résultant des textes.

Après une discussion assez animée, M. le Président fait remarquer que M. Le Doze a parfaitement le droit d’énoncer ses opinions, mais qu’il appartient aussi aux maîtres de la science de les réfuter, et qu’à cet effet, il l’engage à déposer son manuscrit aux mains de la Commission générale qui s’empressera d’en rendre compte.