SÉANCE DU 15 OCTOBRE 1867 — JOUR. 21
ou en musique. A l’Eisteddvod tenu les 3 et 4 septembre dernier dans la ville de Caermarthen, divers prix montant à la somme de 3,500 francs, huit médailles en or et en argent, furent distribués en présence d’une assemblée de plus de trois mille personnes.
» L’Eisteddvod a de tout temps joui de la bienveillante protection de la noblesse du pays, qui n’a pas manqué de donner des preuves de ses sympathies et de sa libéralité. Plus d’une fois, la noblesse anglaise elle-même s’est plu à lui donner des marques de son approbation en lui prêtant son intelligent concours. C’est ainsi que la princesse Victoria, la reine actuelle de l’Angleterre, fut sur le point de présider, il y a 35 ans, à un Eisteddvod tenu dans la ville de Cardiff, et qu’en son absence motivée, le marquis de Bute présida ce congrès qui eut lieu devant son château, sur une magnifique estrade dont les côtés s’élevaient en amphithéâtre.
» L’Eisteddvod moderne, à l’instar de l’ancien, a donné naissance à des sociétés assez nombreuses formées et entretenues dans le même but que l’institution mère, et de temps à autre chaque société locale tient son Eisteddvod. Outre l’agrément de la poésie et de la musique qu’offrent ces réunions, elles contribuent paisiblement et d’une manière populaire à répandre de précieuses lumières parmi la masse du peuple. Telle est l’œuvre que poursuit l’Eisteddvod du pays de Galles.
» Mais aujourd’hui nous voyons cette institution renaître sur le sol de l’ancienne Armorique. C’est un fait nouveau et important qui va s’inscrire dans l’histoire, et qui est destiné à graver son empreinte dans la vie, dans l’union et dans la marche progressive des populations Celtiques. C’est la Société d’Emulation des Côtes-du-Nord qui, dans un esprit éclairé et généreux, et pour répondre au vœu qui lui a été exprimé par des savants des deux côtés de la Manche, a bien voulu s’associer à la formation de ce Congrès oc destiné à rapprocher les divers membres de la famille celtique, Gaëls et Bretons ; à étudier les questions d’histoire, de littérature, d’art et autres intérêts communs ; à chercher les moyens d’établir d’une
