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Page:Congres francais et international du droit des femmes.djvu/133

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mains des femmes comme des hommes. Et cette nouvelle sphère de la femme a déjà produit une magnifique tentative due à une de ces foor law gardies en matière de logements d’ouvriers : le système de miss Octavia Sbell qui jusqu’ici reste sans rival[1].

Pour les malades, comment contester à celles qui apportent tant de dévouement dans les hôpitaux, le droit d’y joindre l’intelligence ? Et comment ne pas voir que nos campagnes, privées encore à peu près de tout service médical, exigent de ce côté un personnel nouveau ?

Pour les coupables ou les prisonniers, c’est le système pénitentiaire avec toutes ses défectuosités que crie l’insuffisance de la classe dirigeante actuelle : défectuosités que la récente loi sur les récidivistes a mises en pleine lumière, en faisant apparaître les prisons comme des nids criminels ?

Pour l’enfant et le système d’éducation auquel il a été soumis, c’est l’Université qui avoue elle-même, après quatre-vingts ans de routine, qu’elle a atrophié les jeunes générations par la sédentarité et le surmenage ; ces maux que dénonçait Victor de Laprade il y a vingt-cinq ans, et qu’il faudra peut-être une révolution pour faire disparaître ; de même qu’il a fallu le renversement de toute raison pour y donner naissance, je veux dire le régime de l’homme seul et unique éducateur.

Voilà la série des intérêts moraux et matériels qui sont en souffrance.

Quand on se demande comment y pourvoir, la seconde partie de notre thèse est démontrée.

Elle se réduit tout entière en deux mots :

De femmes faisant fonction de manouvrières, le moins possible ; de femmes remplissant une fonction sociale, le plus possible !

M. Léon Giraud émet le vœu suivant :

« Le Congrès pensant que la question du travail des femmes, de leur salaire insuffisant, de leur journée excessive, ne peut être résolue que par des réformes légales et constitutionnelles, demande l’émancipation civile et politique de la femme qui donnera à l’épouse la disposition de ses salaires, et à la femme en général une représentation pour ses intérêts pécuniaires, conséquemment pour les salaires des travailleuses. »

Ce vœu, mis aux voix, est voté par l’assemblée.



La parole est donnée à Mme Maria Martin, directrice de la Citoyenne, pour lire le rapport sur le travail des femmes à Nîmes, adressé au Congrès par Mme Fabre, secrétaire de la Société l’Avenir des Femmes de Nîmes.

  1. Voir l’ouvrage de M. Arthur Raffalovitch : les Logements d’ouvriers, couronné par l’Académie des Sciences, morales et politiques.