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Page:Congres francais et international du droit des femmes.djvu/15

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CONGRÈS FRANÇAIS ET INTERNATIONAL DU DROIT DES FEMMES DE 1889


Paris, le 15 Mars 1889.


CIRCULAIRE DE LA COMMISSION D’ORGANISATION


Le Centenaire de 89 étant la célébration de la proclamation du Droit et de la Liberté dans le monde, cette époque est tout indiquée pour organiser à Paris une grande manifestation féminine.

C’est en même temps rendre un juste hommage à nos mères qui, au siècle dernier, ont eu le courage de prendre l’initiative de nos légitimes revendications.

Déjà, en 1878, lors de la précédente Exposition universelle, un Congrès du Droit des Femmes a donné d’excellents résultats. Il ne doit être que le prodrome de celui de 1889.

Depuis, en effet, la situation s’est ostensiblement modifiée dans un sens favorable à la cause dont nous sommes les défenseurs. Fait remarquable, la femme est, aujourd’hui, le point vers lequel se portent de préférence les efforts du progrès. Partout, on s’occupe de son éducation, de sa situation en économie, en législation. Tandis que les Sociétés discutent, disputent, se divisent sur les questions politiques et sociales, toutes sont unanimes pour appeler la femme à une répartition plus large.

Il semble qu’instinctivement les races les plus civilisées recherchent là leur salut dans le présent et leur sécurité dans l’avenir. Elles comprennent, enfin, qu’un des éléments constitutifs de l’humanité leur manque dans les conseils.

C’est ainsi que cette question de la femme qui, en France jusqu’ici, était toujours demeurée étrangère aux préoccupations du Parlement, y a fait récemment son entrée sous la forme de deux propositions de loi : l’une réclamant l’électorat des femmes commerçantes pour l’élection des juges aux tribunaux de commerce, proposition signée par 165 députés ; et l’autre demandant les droits civils pour la femme. Ces deux