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pierre ces mots qui seront l’expression de mon dernier vœu, de ma dernière pensée :

Démolissons Saint-Lazare ! — Chaleureux applaudissements.

Le vœu de Mlle de Grandpré étant mis aux voix est adopté à l’unanimité.



La parole est donnée à Mme Griess-Traut.



Discours de Mme Griess-Traut

L’École mixte, sa réhabilitation


L’École mixte n’est pas seulement un système pédagogique, c’est une question complexe qui touche à la fois aux intérêts moraux, intellectuels et matériels de la jeunesse et des familles. On comprend, en effet, que la réunion des deux sexes à L’école, donne lieu à une vive émulation, qui allège de moitié la tâche du maître et de l’élève ; c’est un stimulant, une baguette magique, dont l’influence exerce une action réciproque chez la jeune fille et chez le jeune garçon. Elle corrige les exubérantes rudesses chez l’un, et les timidités exagérées chez l’autre. C’est une éducation mutuelle qui se fait sans efforts et naturellement.

Plus tard, après la sortie de l’école, il reste encore le souvenir de ces camaraderies, et c’est à elles que le jeune homme et la jeune fille feront appel, en connaissance de cause, pour le choix de l’ami de leur vie.

Combien plus naturelles, plus sûres et plus morales, des unions ainsi contractées, non livrées au hasard par la séparation des sexes, dès leur bas âge ?

Qui peut dire à combien d’entraînements ce vide du cœur et du souvenir conduit la jeunesse ?

Les avantages de l’école mixte sont tellement évidents et nombreux, qu’il faut toute la ténacité inintelligente de la routine et du préjugé, pour ne pas les voir.

L’économie budgétaire, quoique subalterne dans cette question, a cependant son importance ; car la dispense de deux écoles là où une seule peut contenir les deux sexes, permettrait de pourvoir d’écoles les deux à trois mille communes de France qui en manquent encore.

On ne sait pas assez qu’il existe à cette heure, sur le territoire