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Louison prit ces paroles pour une vaine menace. Vendre Porcinet ! son enfant chéri, le seul être qui l’aimât, cela n’était pas possible ! Autant aurait valu lui arracher le cœur.


LOUISON ET EDWIGE


La fillette menait souvent paître ses vaches sur une colline qui dominait le parc du comte de Chéhon, le propriétaire de la ferme. Il y avait là quelques beaux chênes, sous lesquels elle s’étendait. Un jour elle vit dans ce parc, ordinairement désert, une petite demoiselle vêtue d’une manière très élégante, qui paraissait à peu près de son âge, et qui était très pâle et très mince. Un joli petit chien la suivait et elle portait dans ses bras une superbe poupée presque aussi grosse qu’un enfant.

— Comme elle doit être heureuse ! se dit Louison : elle a tout ce qu’il lui faut, elle ! Sa robe est bien belle ! et la mienne qui est si courte, si sale, si déchirée ! Elle a de si jolies petites bottines, tandis que moi, je vais