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pieds nus sur les cailloux ; et surtout elle a des gens qui la soignent et qui l’aiment, elle a un papa et une maman ! Comme cela doit être bon d’avoir un papa et une maman, car enfin, ils sont forcés de vous aimer, ils ne peuvent pas faire autrement. Moi je ne suis pas la vraie maman de Porcinet, et pourtant, parce que j’ai eu la peine de l’élever, je l’aime, je l’aime de tout mon cœur. Il est vrai que c’est un amour de petit cochonnet, ajouta-t-elle en passant la main sur les poils encore doux et soyeux de l’animal, qui se frottait contre elle avec tendresse. Puis, regardant de nouveau dans le parc, elle reprit : Mlle Edwige n’a pourtant pas l’air de s’amuser ; car je pense bien que cette petite fille doit être Mlle Edwige de Chéhon, la fille de M. le comte, qui est arrivée hier soir. La voilà qui donne sa poupée à tenir à cette demoiselle si roide qui la suit partout. Elle s’asseoit sur un banc d’un air ennuyé, et elle repousse son chien qui veut la caresser.

Miss May, disait en effet Edwige à sa gouvernante anglaise, je m’ennuie ici, on ne voit personne.