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grand plaisir était de tripoter les choses les plus sales. Voilà que, tout à coup, on s’aperçut que son nez et sa bouche s’allongeaient en forme de museau, que ses bras et ses jambes devenaient des pattes et qu’il lui poussait une petite queue qui se tortillait comme un tire-bouchon. Enfin, un beau jour, son père ne trouva plus en rentrant chez lui qu’un vilain cochon à la place de sa petite fille.

— Oh ! Sylvie, s’écria Nancy, nous t’avions demandé une histoire vraie ; celle-là n’est bien sûr pas vraie, et je ne l’aime pas du tout.

— Laisse-la donc finir, dirent les autres enfants.

Sylvie continua : — Le papa prit un bâton et chassa l’animal jusque dans la cour, où il se réfugia sur un tas de fumier. Après avoir grogné, fouillé, mangé des ordures pendant toute la journée, la petite Annette, quand le soir fut venu, voulut rentrer à la maison. Aussitôt tout le monde se mit à la chasser et à la battre en lui disant : — Veux-tu te sauver, vilain animal ! tu sens mauvais et tu es dégoûtant ! Il lui fallut donc retourner