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sur son fumier où elle fit d’assez tristes réflexions sur sa position.

Le lendemain elle essaya de nouveau d’aller trouver ses parents ; même traitement, elle fut chassée plus cruellement encore. Alors elle se dit que si elle ne pouvait pas redevenir une petite fille, au moins elle pouvait cesser d’être un sale et puant animal. Elle alla donc à l’abreuvoir, entra dans l’eau, se roula, se frotta et sortit de là fraîche et rose. Alors, elle se regarda dans le miroir de l’eau et trouva qu’elle ressemblait déjà beaucoup moins à un porc.

Au lieu de retourner se vautrer dans son fumier, elle se mit dans l’endroit le plus propre de la cour et mangea délicatement des épluchures de légumes. Le soir nouveau bain. Le lendemain de même, et au moment où elle se séchait au soleil, sa mère se précipita vers elle en disant : Ah ! voilà ma chère petite Annette que j’avais crue perdue ! et, la prenant dans ses bras, elle la porta à son papa qui pleura de joie en l’embrassant.

— Eh bien ! dit Sylvie en finissant, n’est-elle pas jolie mon histoire ?