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II


En observant la baisse persistante du baromètre, le capitaine Mac Whirr pensa donc : « Il doit faire quelque part un sale temps peu ordinaire. » Oui, c’est exactement ce qu’il pensa. Il avait l’expérience des sales temps moyens — le terme sale appliqué au temps n’impliquant qu’un malaise modéré pour le marin.

Une autorité incontestable lui eût-elle annoncé que la fin du monde sera due à un trouble catastrophique de l’atmosphère, il aurait assimilé cette information à la simple idée de « sale temps » et pas à une autre, parce qu’il n’avait aucune expérience des cataclysmes, et que la foi n’implique pas nécessairement la compréhension.

La sagesse de son pays avait décrété, au moyen d’un acte du Parlement, qu’avant d’être jugé digne d’assumer la charge d’un navire on devait avoir été reconnu capable