Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/114

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jeune fille, contribuèrent à lui donner un triste pressentiment.

— Que dites-vous, Mathilde ? s’écria-t-il. La captivité de qui ? Vous pleurez ! Ciel ! qu’est-il donc arrivé ?

Mathilde n’osa pas répondre ; mais Marie, qui avait plus de prudence, approcha ses lèvres de l’oreille de son frère, et murmura à voix basse :

— La captivité de Philippine, sa tante. Ne lui en parle plus, cela la fait toujours pleurer. Maintenant que tu vas mieux, je te raconterai bien des choses, si maître Rogaert le permet, et des choses bien graves ; mais la jeune comtesse n’en doit rien savoir ; et puis je te le répète, j’attends maître Rogaert. Reste donc bien tranquille, mon bon frère, et attends-moi ; je vais emmener Mathilde dans une autre chambre.

Le chevalier posa sa tête sur l’oreiller et feignit de reposer. Marie se retourna vers Mathilde et dit :

— Comtesse, veuillez m’accompagner, je vous prie ; messire Adolphe a besoin de reposer ; sa reconnaissance envers vous le fait un peu trop parler.

La jeune fille suivit docilement son amie.

Quelque temps après, maître Rogaert parut sur le seuil de la porte et fut conduit, par Marie, auprès de son frère.

— Et bien, messire Adolphe, s’écria-t-il en lui prenant la main, cela va bien, à ce que je vois. Mettons de côté toute crainte ; désormais nous sommes hors de danger. Il n’est plus nécessaire que je panse