Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/143

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de velours rouge, se balançait avec grâce sur sa tête ; la toile la plus blanche et la plus fine qu’eut jamais tissé un métier flamand, encadrait ses joues charmantes, tombait de la coiffure et descendait au sommet du chaperon fixé à un bouton d’or ; un long voile, d’une admirable transparence et brodé de milliers de points d’or et d’argent, flottait au gré du vent et suivait les libres mouvements de la jeune comtesse. Son surtout en drap d’or s’ouvrait sur la poitrine et laissait voir un corsage de velours bleu garni de lacets d’argent, et une ample jupe de satin vert aux plis soyeux couvrait les flancs de sa haquenée et touchait fréquemment la terre. Les couleurs variées de ce riche vêtement chatoyaient admirablement au soleil et confondaient leurs différentes nuances au moindre mouvement de la jeune fille. Tantôt il brillait aux yeux de tout l’éclat de l’or le plus pur, tantôt il prenait de sombres nuances vertes, tantôt il semblait refléter l’azur du ciel. Sur la poitrine de la comtesse une plaque d’or battu et étincelant joignait les deux extrémités d’un splendide collier de perles, et sur cette plaque le noir lion de Flandre était artistement gravé dans le jais. Une ceinture, également rehaussée d’or et terminée par des franges où la soie se mariait à l’argent, enfermait sa jeune taille et s’attachait par un fermoir garni de deux rubis.

Les harnais de la haquenée étaient de même garnis de plaques d’or et d’argent et de panaches ondoyants.