Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/158

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et qu’ils accourent me trouver ; l’affaire ne souffre pas de délais.

Le Pand ou maison des tisserands était un vaste édifice à façade arrondie, du côté de la rue une seule grande fenêtre, surmontée des armoiries du métier, éclairait le premier étage ; au-dessus de la large porte on voyait les images de monseigneur Saint-Georges et du dragon, artistement sculpté dans la pierre. La façade était, d’ailleurs, sans ornement, et il était difficile, en la voyant, de deviner que dans cette simple maison le plus riche corps de métier de la Flandre tenait ses réunions ; un grand nombre d’entre les maisons avoisinantes avaient une plus imposante apparence.

Bien que ce bâtiment fût divisé en une foule de pièces grandes et petites, aucune de celles-ci n’était vide ou sans destination. Au second étage, dans une vaste place, on pouvait voir les chefs-d’œuvre des compagnons et des maîtres, de même que les échantillons des draps les plus précieux fabriqués dans la ville. À côté, dans une autre chambre, étaient exposés les modèles de tous les instruments nécessaires aux tisserands, aux foulons et aux teinturiers ; une troisième pièce servait de magasin général aux costumes de cérémonie, aux armes et aux ornements de fête du métier.

La grande salle de réunion des maîtres donnait sur la rue. Toutes les préparations que font subir à la laine tous les ouvriers qui s’en occupent depuis