Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’heure vous aurez une autre escorte. Ceci ne changera cependant pas votre position ; les chevaliers français n’oublient jamais ce qu’ils doivent aux femmes.

— C’est vrai, messire, les chevaliers français sont polis et courtois envers nous ; mais qui peut m’assurer que j’aurai toujours une escorte qui conviendra à mon rang ?

— Oh ! cela sera, madame ; je vous conduis au château de Male et dois vous remettre au châtelain messire de Saint-Pol. Là finit ma mission.

Ils continuèrent encore quelque temps à causer jusqu’à ce qu’ils arrivèrent enfin au pont du château de Male.

À leur approche, la sentinelle de la porte appela les soldats de garde, et la herse fut levée. Un instant après, le pont-levis descendit et toute la troupe entra dans le château.


XII


Sa poitrine était rentrée, sa tête courbée ; l’enthousiasme ne brillait plus dans ses yeux, profondément creusés par les souffrances et le temps : son doux visage portait les traces d’une lutte intérieure.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxJoh. Alf. de Loct.



Des mois s’étaient écoulés depuis la reddition de la ville de Bruges. Châtillon avait nommé le sire de