Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/244

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— Tiens, pourquoi cette nouvelle vous fâche-t-elle ? N’aimez-vous pas de retourner en France ?

— Pas du tout ! Ici nous goûtons les fruits de la victoire, et il ne me plairait pas de quitter sitôt ceux-ci.

— Oh ! ne vous fâchez pas tant, nous revenons dans peu de jours. Nous ne devons accompagner notre seigneur de Saint-Pol que jusqu’à Lille.

Au moment où Leroux allait répondre, la porte s’ouvrit et un Flamand entra dans le cabaret. Il regarda les Français avec hardiesse, se plaça à une table et cria :

— Eh, hôtelier, un pot de bière ! vite, car je suis pressé !

— Tout de suite, maître Breydel, répondit l’hôte.

— Voilà un beau Flamand, murmura un soldat à l’oreille de Leroux. Il n’est pas aussi grand que toi, mais quel corps musculeux et quelle voix ! Ce n’est pas un paysan.

— Vraiment, répondit Leroux, c’est un joli garçon ; il a des yeux comme un lion. Je me sens pris d’amitié pour lui.

— Hôtelier ! cria Breydel, en se levant, où restes-tu ? La gorge me brûle effroyablement.

— Dis-moi, Flamand, demanda Leroux, sais-tu le français ?

— Plus que je ne désire, répondit Breydel dans la même langue.

— Eh bien, puisque je vois que tu es impatient et